DR ANNE-MARIE PAVERANI - Cabinet de Médecine Nutritionnelle anti âge et Micronutrition CORSE-PARIS

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Végétarien, végétalien, omnivore,…Quelle est l’alimentation idéale ?

S’il est d’un sujet complexe qui suscite interrogations et polémiques à bien des égards est celui de nos choix alimentaires et plus particulièrement la croyance selon laquelle il existerait un modèle alimentaire unique et idéal qui puisse convenir à chaque être humain.

 Je me suis pour ma part longtemps interrogée sur ce sujet et m’interroge encore mais si j’en crois mes observations et surtout mon expérience, je dirais qu’il n’existe non pas un modèle mais plusieurs ou plutôt une infinité de modèle alimentaires. Je dirais même qu’il y a autant de modèles alimentaires que d’êtres humains !

POURQUOI CETTE QUESTION REVIENT-ELLE TOUT LE TEMPS ?

Nous sommes aujourd’hui confrontés à cette question en permanence. Que dois-je manger pour que ma santé s’améliore ? que dois-je manger pour que mes douleurs cessent ? dois je adopter une alimentation végétarienne, végétalienne ??

Ce sont des questions qui reviennent de plus en plus.

Pour information,  le végétarien ne consomme aucune viande ni poisson ni animal, mais peut consommer des produits issus des animaux comme des œufs, produits laitiers, miel.

Le végétalien ne consomme ni viande, ni poisson ni aucun autre animal ainsi qu’aucuns autres produits issus du règne animal : produits laitiers, œufs, miel…

Pour ma part, je pense que la question à se poser vraiment n’est pas de trouver un modèle alimentaire idéal mais de trouver l’alimentation qui convienne le mieux à « mon corps » ; L’alimentation qui me procure de l’énergie et qui me fait me sentir bien.  

NOUS SOMMES TELLEMENT TOUS DIFFERENTS… !

Nous sommes le résultat de ce que nos ancêtres ont mangé.

Notre microbiote intestinal peuplé de milliards de bactéries, mais aussi de levures et d’archées occupe une place énorme (majoritaire) dans nos capacités de digestion, d’assimilation des micronutriments, de synthèse vitaminiques.  Mais nous ne naissons pas tous identiques !Nous sommes ce que notre mère a mangé et ce que note grand-mère a mangé et ce que notre arrière-grand-mère a mangé…. !

Notre microbiote intestinal bien qu’il nous soit propre ressemble beaucoup à celui de nos parents et ancêtres.  Les souches bactériennes se transmettent de génération en génération. 

Autrement dit, il sera certainement plus difficile pour une personne citadine qui n’a jamais vécue dans les iles créoles (et dont les parents non plus) de digérer des fruits exotiques par exemple qu’une personne antillaise. 

Ou encore plus difficile pour les asiatiques de digérer les produits laitiers qui ne font pas vraiment partis de leur culture… ! 

MANGER ET DE NE PAS ETRE MANGER 

La formidable invention de Dieu lorsqu’il nous a créé a été de nous doter d’un libre arbitre et d’une formidable capacité d’adaptation à notre milieu. 

Et oui nous sommes le résultat de millénaires d’adaptation de l’homme face à la nature.

De tout temps, l’homme a su s’adapter à son milieu, à ses changements climatiques dans le but unique de « MANGER ET DE NE PAS ETRE MANGER ». 

Telle est la devise gravée en chacun de nous. 

Comment avons-nous pu survivre en période glaciaire ? en mangeant ce qui était à notre disposition ! 

Est-ce que l’on pouvait se payer le luxe  à cette époque de choisir quoi manger  et de refuser de manger des animaux par exemple? certainement pas, c’était cela ou la mort !

La vie est en effet une évolution constante. Elle n’est pas parfaite. Nous avons été contraint par le passé de nous adapter aux pires conditions même si nous l’avons oublié. C’est ce qui a fait et qui fait la sélection naturelle. Les plus résistants et qui s’adaptent survivent, les autres disparaissent. 

 LA QUESTION N’EST PAS LÀ…

Le vrai problème qui se pose aujourd’hui et qui nous amène à ce sujet est la question de la qualité de ce que nous mangeons.

L’essor industriel et ses conséquences

En effet l’homme a dû s’adapter à son milieu et à ce qu’il avait de disponible mais il s’agissait d’aliments authentiques, bruts non transformés cultivés dans leur milieu naturel.
Aujourd’hui avec l’essor de l’industrie alimentaire, nous avons dévié vers une surconsommation d’aliments raffinés, excessivement sucrés  dont le rôle n’est plus de nous « nourrir » mais d’assouvir certains plaisirs et frustrations non comblés par notre vie moderne. 

Nous développons en effet des comportements addictifs nous poussant à manger toujours plus dans le seul but de nous procurer des plaisirs gustatifs de courte durée. 

Les industriels ont réussi à tirer des profits financiers en rendant l’homme dépendant d’aliments dont il n’a pas besoin et qui le détruisent en réalité. 

Nous n’avons jamais été aussi éloignés de notre nature qui est de manger ce qui nous est proposé à l’état naturel. Il est là le vrai problème et la source de nos souffrances.  L’homme est devenu consommateur d’aliments raffinés industrialisés, transformés  qui ne correspondent plus à sa programmation génétique.

C’est nouveau pour nous tout cela, c’est tout récent ! Nous ne sommes pas fait pour nous nourrir d’ingrédients chimiques transformés !

Même nos légumes, nos fruits sont nourris aux pesticides ! Non seulement ils n’ont pas grandi correctement et dans de bonnes conditions, ce qui rend leur valeur micronutritionnelle médiocre mais en plus ils contiennent des poisons pour nos cellules.

C’est comme si l’homme s’était mis une balle dans le pied. Le pire est que cette nourriture nous rend malheureux tant sur le plan physique que psychologique. Nos cellules rament, parce qu’elles doivent lutter pour éliminer les toxines que nous ingérons. Comme elles n’ont plus l’énergie nécessaire pour fonctionner, elles disjonctent ou meurent. Nous devrions manger des légumes et des fruits nourris à la lumière du soleil… ! 

Le massacre des animaux : doit- on devenir vegan ?

Nous exploitons dans la démesure les animaux. Ces animaux sont traités de façon inhumaine et nourris aux médicaments. Fini le temps ou les animaux étaient nourris à l’herbe, aujourd’hui  le menu c’est plutôt maïs OGM, soja modifié et médocs.. ! 

Je comprends aujourd’hui que certaines personnes puissent devenir végétariennes ou végétaliennes.  Les personnes qui me connaissent, savent que je ne préconise pas vraiment ce type de régime étant donné la médiocrité de la teneur nutritionnelle de nos aliments : en effet ce modèle alimentaire ne peut malheureusement pas nous apporter toutes les vitamines  (notamment la vitamine B12) et micronutriments (omega 3 chez certaines personnes, fer, acides aminés…) nécessaires à nos cellules et d’autre part se pose le problème des intolérances alimentaires propres à chaque individu et de la nature de notre microbiote intestinal  qui diffère d’une personne à l’autre.  Je m’explique !

QUELLES SONT LES PRINCIPAUX PROBLÈMES QUE RENCONTRENT LES VÉGÉTARIENS ET PLUS PARTICULIÈREMENT LES VÉGÉTALIENS? 

Cela est en grande partie à leur surconsommation de céréales et de légumineuses. 

les problèmes évoqués qui vont suivre ne font pas l’unanimité bien sur et ne concernent pas tout le monde.

L’Insulino-résistance

Les céréales sont des sucres lents. 

Le principal problème rencontré est l’insulino-résistance crée par un excès de sucres lents ou rapides. Ces personnes peuvent se retrouver avec une insuline déréglée et toutes ses conséquences : prise de poids, fatigue, dérèglements hormonaux, diabète, …

Les légumineuses sont certes riches en protéines végétales mais aussi en lectines !

Les lectines sont en quelque sorte des « poisons » développés par les végétaux pour lutter contre leurs prédateurs. Les légumineuses en contiennent beaucoup surtout avec les modes de cuisson classiques qui ne parviennent pas à les détruire. Les lectines contenues dans les pois chiches, lentilles, haricots rouges… ont la capacité de perforer la barrière intestinale et déclencher des troubles digestifs et même des symptômes plus distants.

Résultat : une inflammation dite de bas grade en rapport avec un intestin poreux appelé syndrome de l’intestin hyper-perméable et toutes ses conséquences !

Pour ne citer que les principaux symptômes  :

  • douleurs articulaires

  • migraine

  •  fatigue

  •  prise de poids ou difficulté à en perdre 

  •  diabète maladies auto immunes

  • troubles digestifs

L’hyperfermentation ou SIBO

Par ailleurs, le problème le plus fréquent chez les personnes végétaliennes est qu’elles sont souvent en « hyperfermentation » leur flore intestinale fermente et devient dysbiotique en rapport avec leur surconsommation de sucres lents et de légumineuses.

Ce qui peut conduire au « SIBO » (small intestinal bacterial overgrowth) pathologie liée à une hyperfermentation des bactéries intestinales qui vont « remonter » le long des voies digestives du colon vers l’intestin grêle et donner des flatulences, un ventre très enflé et un vrai inconfort digestif.

 Chez les végétariens qui eux consomment beaucoup de produits laitiers, c’est pareil avec le lactose et les protéines de lait, intolérances alimentaires ,numéro 1 !

 La surconsommation de céréales contenant du gluten (qui est une lectine)

Le gluten va ouvrir plus facilement les jonctions serrées de l’intestin et créer encore une fois de la porosité intestinale, porte d’entrée des trois quarts des pathologies et maladies.*

*Je vous conseille de lire certains de mes articles ou j’explique longuement la conséquence de la porosité intestinale. 

La surconsommation de sucres va augmenter l’incidence des candidoses digestives

Cela est dû à la prolifération de candida albicans. Ce qui créera des épisodes de pulsions sucrées  parfois boulimiques car les toxines synthétisées par le candida albicans ont la capacité de passer la barrière hémato-encéphalique et d’éteindre certains récepteurs impliqués dans la satiété : résultat : on mange plus. 

Autre problème : la carence protéique

Le manque de protéine : les acides aminés dits essentiels sont au nombre de 8 et doivent être impérativement apportés par l’alimentation. Mais voilà le problème est que les végétaux n’en contiennent pas suffisamment; il faut pour cela associer des légumineuses et des céréales complètes ce qui conduit aux problèmes digestifs évoqués plus haut.

La conséquence : notre corps va puiser ce manque de protéines dans ses réserves notamment musculaires : on va se retrouver avec de la sarcopénie autrement dit une fonte des muscles. Ce qui est fréquent chez les personnes qui peuvent suivre ce régime : elles perdent du muscle mais pas du gras. Elles ont souvent de la cellulite (même si ce n’est pas l’unique raison).

Les protéines sont nécessaire à la synthèse d’hémoglobine nécessaire au transport du fer, à la synthèse des immunoglobulines indispensables à notre réponse immunitaire, synthèse des muscles, cartilage…. Et la liste est très longue. Sans protéines, nous mourrions. 

Les pulsions sucrées et les troubles du sommeil

Le fait de ne pas manger suffisamment de protéines le midi  et une surconsommation de sucres lents nous menera à une carence en sérotonine , principal neuromédiateur impliqué dans la régulation des humeurs, de la relaxation mais aussi du sommeil en tant que précurseur de la mélatonine. 

Le manque de sérotonine conduira à un moral dit en dents de scie et de pulsions sucrées marquées en fin de journée et/ou en soirée, à des réveils nocturnes. 

Les carences en vitamines et minéraux

  • La carence en vitamine B12 chez les végétaliens est bien connue. Elle est en effet absente du règne végétal.  La vitamine B12 est indispensable à la synthèse des globules rouges, à la recette du sommeil, à la bonne division de l’ADN… 

  • La carence en fer est également plus souvent présente chez les personnes qui ne mangent pas de produits animaux.

  • Les omega 3 contenus les végétaux sont des « précurseurs des omega 3 » qui contrairement à ceux contenus dans les poissons nécessitent pour être activés une réaction enzymatique dépendante du fer et du magnésium mais aussi d’enzymes appelées les delta 6 désaturases dont l’activité est dépendante de notre génétique et diminue avec l’âge.  Autrement dit on peut être carencé en omega 3 même en mangeant des huiles de lin, cameline, colza et noix.

TOUT CELA POUR VOUS AMENER A QUOI ???

Porosité intestinale signifie barrière intestinale ouverte et passage exagérée de protéines alimentaires mal digérées, bactéries, toxines et inflammation autrement dit « mal être ». 

Premier constat ; une alimentation universelle et parfaite n’existe pas. 

  • Si vous avez des intolérances alimentaires pour les produits laitiers, les œufs , un régime alimentaire végétarien sera un véritable désastre pour vous. 

  • Si vous êtes végétalien, que vous mangez du gluten, de l’agglutinine de blé, des amandes et que sans le savoir vous êtes hyper-intolérants à ces aliments, ce sera le même résultat. 

  • Si vous nourrissez principalement de sucres lents, même constat. 

  • si vous êtes omnivore, rien ne vous empêche d’avoir des troubles digestifs et des intolérances alimentaires.

Bien qu’il existe une liste d’aliments que j’ai identifié comme étant plus difficiles à digérer que d’autres et qu’il faut absolument retirer pendant un certain temps en cas de troubles digestifs,on peut également développer des intolérances alimentaires pour n’importe quel aliment.

Pour ma part, le tournesol et les amandes me donnent des migraines terribles. Et si j’étais végétalienne et que j’en consommais régulièrement, je ne serais certainement pas en bonne santé!

 Devrions-nous manger que des fruits et légumes ? 

Les fruits et les légumes de notre époque ne contiennent pas tout ce qu’ils contenaient des années et des milliers d’années en arrière. C’est pour cela que l’on ne peut pas comparer notre alimentation à celle de nos ancêtres !! aujourd’hui ce n’est plus la même donne. 

Considérant même que nous soyons fait pour manger des fruits et des légumes exclusivement, je pense que cela ne serait plus valable aujourd’hui car nous devons considérer la teneur nutritionnelle des aliments qui a bien changé entre temps. Ce modèle ne serait plus trop applicable.  Nous devons donc adapter notre alimentation d’une part à notre profil d’intolérances alimentaires, à notre génétique,à notre flore intestinale et faire au mieux avec ce que nous propose notre milieu.

Quelque soit le modèle alimentaire que vous choisirez, il faudra prendre en compte vos différences. Je pencherais plutôt vers un modèle flexitarien où vous pourrez adapter votre alimentation à votre profil digestif. L’intestin est la racine de la santé. Tout déséquilibre de notre microbiote intestinal aura des conséquences sur tous les plans : physique et psychologique. Il est là le BAROMÈTRE !

C’est pour cela qu’il faut en prendre soin et être à l’écoute de votre corps ! voilà un élément sur lequel vous devez travailler. Vous n’aurez pas la réponse à l’extérieur de vous mais en vous en commençant par écouter vos ressentis.

POUR LES PERSONNES QUI MALGRÉ TOUT NE DÉSIRENT PLUS MANGER D’ANIMAUX

Pour certains le régime végétalien avec une supplémentation en vitamine B12 active pourrait convenir et pour d’autres pas. (j’insiste sur active car une vitamine b12 non méthylée comme dans de nombreux compléments alimentaires pourrait s’accumuler et être extrêmement délétère).

Pour ma part, je conseille aux personnes ne voulant absolument plus manger d’animaux (et encore une fois c’est une notion que je comprends tout à fait et sur laquelle je n’émets aucun jugement) qu’elles auront intérêt à passer beaucoup de temps en cuisine ! Ne vous vantez pas d’être végétalien ou végétarien si vous vous gavez de pâtes, de légumineuses et autre féculents !

Les végétaliens devront :

  • Se nourrir d’énormes quantités de graines germées (riches en protéines et en enzymes)

  • Mastiquer très longuement

  • Manger des légumes fermentés

  • Manger des sucres lents mais pas en excès

  • Modérer leur consommation de gluten ;

  • Bannir les sucres rapides

  • Consommer des aliments crus et des jus de légumes chaque jour

  • Se supplémenter en vitamine B12 active

  • Contrôler régulièrement leur statut en fer 

  • Cibler au mieux leurs intolérances alimentaires et les éliminer

Je n’Iincinue pas qu’avec cela, elles ne manqueront de rien car les carences peuvent être quand même présentes et les intolérances alimentaires aussi. 

C’est pour moi le « minimum » lorsqu’une personne décide d’être végétalienne. Elle devra faire tout cela très progressivement pour que son corps s’habitue. 

Mais ce qu’elles ne devraient pas faire et qui pour moi est une aberration est de se nourrir de sucres lents en excès, légumineuses et sucres rapides. Cela va à contre sens d’une alimentation saine ! ce n’est pas parce que votre ami le fait et qui a l’air en apparence en forme que vous devez le faire. Écoutez-vous. 

LE MEILLEUR MODÈLE SELON MOI

Pour ma part je pense que  le meilleur modèle est d’être « flexitarien »c’est à dire manger en fonction de ce que l’on digère, manger en majorité des végétaux et des fruits comme unique source de sucres, des petits poissons riches en omega 3 peu contaminés, des fruits de mer pour leur teneur en iode et zinc et un peu de céréales complètes, des œufs s’ils sont bien supportés et des produits laitiers sous forme de fromage de brebis et de chèvre* si la tolérance est bonne mais sans excès ! *Attention les intolérances aux produits laitiers et aux œufs sont très fréquentes. 

Tout cela le plus bio et local possible.

Ceci est mon humble avis tiré de mes constats !

En espérant vous aider dans vos choix alimentaires vers une meilleure santé,

Dr Anne-Marie Paverani